Jean-Pierre Gonnin, né en Indochine, commence, dès l'âge de cinq ans, le maniement des terres auprès de sa mère, sculpteur à Pnom-Penh. Il devient ensuite élève du céramiste Met Peninghem. Sa passion de l'anatomie le mène dans les années soixante aux Pays-Bas où il devient l'élève du sculpteur Schreiker.
Sa recherche esthétique n'a pas été satisfaite, ni par la pierre, ni par le bois, pour une multitude de raisons techniques. Le bronze qu'il produit parfois est si loin du rendu de l'original qu'il s'en trouve frustré.
Le destin l'a mis un jour en présence d'un rarissime gisement de "silicofer". Ce gisement, qui se trouve dans l'Yonne, était connu depuis l'aube de l'humanité, mais difficilement exploitable en raison de son particularisme géologique. En effet, ce dernier résulte de la "cohabitation" de pyrite de fer issue de géode et de silicium. L'absence de résidu organique et la présence de titane vont le contraindre à de très longues années de recheches et d'études pour comprendre et maîtriser cet assemblage insolite. Maîtriser le "silicofer" dans la réalisation des formes complexes qu'exige l'anatomie demande la mise en application de la très ancienne technique de Vendoeures qui consiste à monter la pièce en creux par "touches fermées". Comme dit Roger Campana : "il fallait l'obstination toute asiatique de Gonnin". La structure rude et brutale de cet argile de fer autorise enfin cette approche esthétique dans l'exercice périlleux du "rendu - tendu", mais avec le risque de voir anéantir son travail par les chocs thermiques.
Ce sont des oeuvres de toute beauté que nous propose ici Jean-Pierre Gonnin, et nous le remercions d'avoir accepté de venir exceptionnellement en Berry nous les exposer.
Vous visitez le 33e Salon
Thème : Les Vieux Moulins
Début : le 20/02/2010
Fin : le 07/03/2010
Lieu : St-Florent - Centre Louis-Aragon